C'était un après-midi ensoleillé - car nous savons tous que les récits avec une mauvaise chute présageant de nombreux malheurs dont on se serait très bien passé commencent par un après-midi ensoleillé sensé annoncer tout le contraire -, tout à fait normal, tout ça tout ça. Donc Kamui, faut pas lui en vouloir hein, il avait décidé complètement arbitrairement que cette journée se passerait bien. Haha. Crétin. Faut jamais se dire ça, JAMAIS. Il devrait le savoir, pourtant, que le vieux barbu qui crèche dans les nuages adooooore briser nos illusions.

Voici donc ce qui se passa - ouais, je sais, ça fait documentaire et tout, ha -. Notre protagoniste, tout à sa coolitude habituelle - HAHAHA -, était debout sur son escabeau à repeindre l'enseigne d'un café quelconque, c'était son job après tout, ça rapportait un peu d'argent de poche. Vous savez, c'était un de ces cafés-salons de thé cosy, propres et douillets, le repère de la plupart des adolescentes en quête de décor rose princesse - le clichéééééé -. Bon. Ceci expliquant cela, il avait donc un pot de peinture rose accroché à l'escabeau, et dix mille pinceaux dans les mains. Ah mais oui. Faut pas croire, la peinture, C'EST VACHEMENT SÉRIEUX. Faut utiliser tel pinceau pour faire telle chose, varier les tailles, les pointes et touuuut. Trop classe, hein ? - et accessoirement, trop cher, hein ? -

Nous avons donc le tableau - haha, tableau, peinture, haha, comment ça c'est pas drôle - initial de l'affaire AVANT que le deus ex machina ne s'en mêle. Non parce que Dieu, faut le comprendre, il se fait un peu chier en haut, à regarder les anges en mode peace and love, faut bien faire une mauvaise action de temps en temps pour se défouler.

Kamui, lui, il était vaaachement concentré sur ce qu'il faisait. Il n'a tilté que quelques secondes après, qu'en tendant la main pour attraper un pinceau propre, le pot de peinture avait décidé de se la jouer pigeon glorieux volant dans les cieux. Edition "Tu t'envoles, tu t'envoles, TU T'ENVOOOOLES" mais v2.0 : "Tu t'envoles, tu t'envoles ... TU T’ÉCRASES COMME UNE MERDE SUR LE SOOOOOL". Sauf que ça serait pas drôle si ça s'éclatait juste sur le sol comme toi quand t'essayes de te la péter sur un skate-board et te dis "lol nope" après 5 secondes.

Nooon. Il fallait que ça tombe sur quelqu'un. L'adolescent marqua un temps d'arrêt devant la silhouette rose magical girl qui se dressait en contrebas. Euh. Nan. En fait. Cette personne lui disait un truc. Du genre, la façon de se tenir, les cheveux, tout ça. Il déglutit.

▬ ... K-Kita ... ?

Il descendit - hahaha, non, il chuta de manière contrôlée et totalement calculée -, manqua de se vautrer par terre au passage et s'approcha prudemment. Et pendant ce temps-là, tout à fait solidaire avec son propriétaire, Yuzuru se marrait. Le bon petit Chara que voilà, il se fout de sa gueule pour tout arranger, ouiii.

▬ ... Hm ... Désolé ... ? C'était pas volontaire. Je veux dire, vraiment, risqua-t-il sans oser la toucher.